Dérive (la séparation horizontale)

Dérive (la séparation horizontale)

Pour exécuter une dérive à plat, il faut disposer d’une distance adéquate pour une formation à quatre. Cette dérive est plus exigeante que celle de la certification de vol relatif à deux que requiert le brevet A. Cette dérive doit fournir une bonne séparation horizontale parce que les voilures d’élèves peuvent être souvent restreintes et imprévisibles, ce qui signifie que l’élève doit disposer de toute la séparation horizontale possible avant de déployer sa voilure. Une descente entière, en plus d’une longue formation au sol et des exercices pratiques doit être consacrée à l’enseignement de la dérive. Il s’agit d’ajouter graduellement aux compétences acquises lors de sa certification de vol relatif à deux; l’élève doit savoir avancer pour effectuer une séparation horizontale, y compris le bassin aplati ou décambré.

 

La dérive fait partie intégrante de la certification de vol relatif en groupe. On doit la démontrer comme faisant partie intégrante des techniques de séparation lors de quatre descentes au cours desquelles on démontre aussi sa maîtrise de la direction et de l’altitude.

Évitement lors du déploiement de la voilure:

On doit faire les exercices pour éviter les collisions lors du déploiement de la voilure immédiatement au déploiement de la voilure de sorte que l’élève puisse virer dans un sens ou dans l’autre en faisant usage des élévateurs arrière avant de défaire les manettes de direction. On peut observer ces manœuvres de l’air ou du sol.

Plongée en voilure avec reprise:

La plongée en voilure avec reprise est un virage de 180° avec élévateur avant, suivi immédiatement d’un arrondi, qui doit être réussi avant d’atteindre 2 000 pi (600 m). Le but de ces exercices est de faire l’expérience d’une descente verticale à rapidité croissante et les efforts requis pour en faire un arrondi.

Approche finale:

Il faut faire preuve de vigilance durant la finale, c’est-à-dire que l’élève doit demeurer conscient des autres voilures du groupe durant l’atterrissage. Il ou elle doit regarder continuellement dans tous les sens (gauche, droite, haut et bas) pour éviter des contacts inopinés.

Connaissances techniques:

 

L’élève doit être en mesure de répondre aux questions suivantes en vue d’obtenir sa certification de vol relatif:

1. Définir les expressions suivantes : amorce, transition, reprise, zone finale d’approche.
2. Décrire la séquence appropriée d’une manœuvre de séparation et l’altitude à laquelle on recommande de l’amorcer.
3. Nommer les quatre positions usuelles de sortie d’un avion 182/206 ou d’un cargo à large porte.
4. À la suite d’un saut en vol relatif, est-il sécuritaire de faire un voile contact non planifié? Pourquoi?
5. Est-ce que le fait de participer à un saut en vol relatif sans avoir obtenu sa certification de vol relatif constitue une infraction aux règlements généraux de sécurité?
6. Lors d’une participation à une séance de vol relatif, la formation déboule. Que faut-il faire sans tarder?
7. Comme vous amorcez votre approche finale, vous remarquez que d’autres voilures encombrent la zone d’approche et la zone cible. Que devez-vous faire afin de garantir un atterrissage sécuritaire?
8. Dans le but de réduire un grand écart vertical, où devriez-vous vous placer afin de minimiser la possibilité d’une collision en plein ciel?
9.Lors d’un saut à cinq, vous vous retrouvez plus bas que les membres de votre équipe et vous commencez à glisser sous la formation. Que faut-il faire sans tarder?
10. En tant que détenteur d’un brevet B, avez-vous le droit de faire des sauts en vol relatif en compagnie d’une personne détenant seulement un brevet A? Expliquez pourquoi.
11. Comme vous effectuez une dérive lors d’une manœuvre de séparation, vous remarquez un membre de l’équipe qui dérive droit vers vous. Que faut-il faire sans tarder?
12. Lors d’une participation à un saut en vol relatif à quatre, vous remarquez que votre altimètre indique une altitude inférieure à celle de votre point de séparation. Que faut-il faire sans tarder?
13. Après le déploiement de votre voilure, vous remarquez qu’une autre voilure est engagée dans une trajectoire horizontale de collision avec vous. Que faut-il faire sans tarder?
14. Lors de l’apprentissage des habiletés de base en vol relatif, pourquoi les grandes formations ne sont-elles pas meilleures que les petites?
15. Quelles manœuvres pouvez-vous employer pour améliorer votre performance en route vers l’altitude souhaitée?

 

Enseignement de la dérive.

 

Introduction

Le moment de l’arrêt du VR et la séparation horizontale sont deux phases critiques d’un saut, que ce soit à deux ou plusieurs. Ce qui se passe dans les 7 à 10 secondes de chute libre suivantes peut influencer le genre de descente en parachute qui s’ensuit. Enseigner l’arrêt du VR et la séparation demande de la rigueur car l’enthousiasme d’un VR2 peut laisser de côté les habiletés importantes acquises par le candidat. Pour commencer, concentrons-nous sur la séparation horizontale.

 

Théoriquement, la séparation horizontale ne devrait pas servir d’excuse pour un taux de chute plus rapide par rapport au taux normal de la position de la « boîte » ventre au sol. En réalité, la position pour la séparation horizontale devrait diminuer ce taux. Lors de cette étape, les meilleurs sauteurs, en vol horizontal, « remontent » par rapport aux autres. Regardez votre séparation sur vidéo. Peut-être une belle surprise vous attend et vous pourriez vous apercevoir que vous êtes meilleur que prévu.

 

Avec des années d’observation de la position delta adoptée par beaucoup de gens prétendant se séparer horizontalement, j’en suis venu à la conclusion que la méthode utilisée pour entraîner les sauteurs sur la façon de se séparer pourrait être la cause d’un problème. La partie la plus importante de la séparation et, la plus difficile pour les sauteurs, est celle d’adopter la position de contre-arche (ventre et épaules creusés) pour le haut du corps. Donc, plutôt que d’enseigner la séparation en partant de la position delta, peut-être devrions-nous partir de la position creusée. Cette manière nouvelle d’enseigner la séparation horizontale comprend les 3 étapes suivantes :

 

Étape 1

Faites en sorte que le sauteur creuse son ventre en maintenant la position de la « boîte » avec la tête relevée. Pour une bonne position, les coudes et les genoux devraient se trouver plus bas que le torse. Dès lors, le sauteur maîtrise la base à partir de laquelle la position de séparation peut être façonnée. Si cela n’a pas encore été pratiqué dans les exercices de changements de niveau (monter/descendre) pour l’endossement de VR2, faites en sorte que le détenteur de brevet solo pratique cette position en chute libre.

 

Étape 2

À partir de la position creusée, demander au sauteur d’allonger et de bloquer les genoux (non pas les hanches) afin d’étendre les jambes. Cela amènera les orteils plus bas que celles-ci (les orteils devraient toucher le sol si on pratique sur les planches à roulettes). C’est difficile à réaliser car le sauteur doit pousser très fort contre de l’air à haute vitesse. Comme résultat, le corps va basculer vers l’avant. Expliquez alors que cette sensation est tout à fait normale. Notez que, même si les bras restent en position de la « boîte », cette nouvelle position procurera une séparation verticale assez bonne ainsi qu’une perte d’altitude limitée. En tant qu’entraîneur 2 qui observe et analyse les habiletés des candidats, vous devez voir ça en chute libre. Observez le haut du corps pour vous assurer que la position creusée est maintenue tandis que les jambes sont bloquées aux genoux et allongées. Si le parachutiste part en piqué, il y a fort à parier que la position creusée n’ait pas été maintenue et que la personne effectue plutôt une position delta. Allez pratiquer en chute libre avant de procéder à la prochaine étape.

 

Étape 3

Maintenant, il s’agit juste de parachever la position des bras et des jambes afin de maximiser l’efficacité de la position de séparation horizontale. Lors du prochain saut, demandez au candidat d’amener les bras à 900, ensuite les bras passent à 450 pour finalement les avoir à 20 cm à côté des hanches (à côté et non derrière). Maintenir alors la position creusée pour le haut du corps. Souvent les sauteurs arrêtent de creuser quand ils amènent leurs bras en arrière et retournent à l’arche avec le haut du corps…et un piqué en résulte. Pas drôle! Le dernier raffinement consiste à écarter les genoux de 15 à 20 cm et de relever a tête pour regarder où on va. Notez que, vu que la position du corps est longiligne, les bras rapprochés du corps et les genoux très proches, la stabilité devient plus difficile à maintenir. Cela n’est qu’une question de pratique !

 

Le facteur temps : quand un sauteur se sépare horizontalement pour 7 à 8 secondes, il doit s’imaginer une horloge interne. Dans une telle position, il est difficile de regarder son altimètre ou encore de se fier aux dispositifs électroniques pour le chrono. La meilleure chose à faire est alors de demander au sauteur de compter les secondes. Se séparer pour moins de 5 secondes, sauf si l’altitude l’oblige, n’est pas le meilleur moyen d’utiliser la séparation. Pensez au but de la séparation. En général, les sauteurs doublent la distance faite après 5 secondes lors des 2 secondes supplémentaires. Quand on se sépare, la perte de la notion du temps peut aussi avoir comme résultat le déclenchement trop bas du parachute. Quand le candidat a démontré une bonne séparation de 7 secondes, qu’il s’arrête et freine en faisant son signal d’ouverture imminente, il sera prêt à utiliser cette méthode en fin de saut de VR mais pas avant que cette méthode ne soit maîtrisée.

 

Sans tenir compte de la façon que la séparation horizontale soit enseignée, le sauteur doit pratiquer cette séparation à l’altitude prévue avec un entraîneur 2 ou alors, enregistrée sur vidéo. Rappelez-vous qu’il faut se séparer selon une trajectoire perpendiculaire à la ligne de vol de l’avion pour éviter toute collision avec les sauteurs de la même envolée. Ne déclenchez pas le parachute pendant la séparation horizontale. Si la méthode en 3 étapes décrites ci-dessus est utilisée, après 3 sauts environ, on obtiendra une bonne séparation.

 

Un sauteur peut pratiquer en chute libre la séparation ainsi que les procédures d’arrêt du VR. Un saut typique devrait comprendre les deux comme suit :

  • Sortie
  • Tourner perpendiculairement à la ligne de vol de l’avion
  • Signaler l’arrêt du VR et tourner à 1800 en surveillant le trafic aux alentours
  • Se séparer horizontalement pour 7 secondes (1200 pieds de chute) en surveillant le trafic en dessous
  • Rétablir l’arche et signaler le déploiement imminent avec les bras en vérifiant le trafic au-dessus
  • Alors, si vous êtes bien séparé du trafic
  • Déclencher le parachute (pratique au-dessus de 4000 pieds) en gardant la stabilité avec les épaules à niveau et en position ventre vers le sol

 

Les altitudes d’arrêt de VR ont changé au cours des années en passant de 3500 à 4000 pieds pour plusieurs raisons. Une d’entre elles est de d’utiliser plus de temps pour la séparation (7 secondes bien comptées – 1200 pieds de chute) et ensuite, ça permet de déclencher les petites voilures à haute performance à une plus haute altitude (2500 pieds). Celles-ci, souvent, ont des déploiements imprévisibles durant lesquels elles peuvent perdre 1000 pieds rapidement lors d’un déploiement bizarre. Une altitude plus élevée pour le déclenchement est souhaitable! Mais rappelez-vous qu’il ne faut jamais sacrifier la séparation pour ouvrir plus haut. Quelqu’un pourrait se trouver au-dessus de vous en essayant de vous éviter lors de votre déploiement. Déclenchez la voilure à 2500 pieds et tout le monde sera content.